L’installation de la nouvelle FS-CSA-A se déroule dans un contexte de mobilisations
massives contre la réforme des retraites. La formidable mobilisation sociale organisée par
l’ensemble des organisations syndicales est engagée depuis le 19 janvier. Voilà plus de deux
mois que des millions de travailleurs-euses, jeunes, retraité.e.s expriment avec force et
dignité leur refus d’un recul de l’âge légal à 64 ans et d’un allongement des trimestres de
cotisation.
Les personnels disent avec force leur colère face à une réforme brutale, injuste et
injustifiée : qui ? ici ? peut affirmer que travailler plus longtemps, dans des conditions
difficiles et partir avec une décote est un progrès social ? A l’injustice de la réforme,
s’ajoutent le déni de la réalité de nos conditions de travail, le discours hautain d’une
incompréhension de la réforme qui serait liée à un problème de pédagogie… autant
d’éléments qui alimentent la très forte colère des personnels.
Si le report de l’âge légal de la retraite était effectif, on verrait s’amplifier encore un
problème qui se pose déjà : le maintien au travail de collègues qui, la soixantaine passée,
ne peuvent plus soutenir la charge de travail d’un temps plein, qui parfois souffrent dans
des postes où les conditions de travail sont rendues pénibles, effectifs de classe surchargés
s’ils sont enseignants, locaux inadaptés (absence d’ascenseurs ou ascenseurs
perpétuellement en panne, comme à la DRAJES, ergonomie mal pensée, conditions
sanitaires honteuses dans des locaux en rénovation ou négligés par les propriétaires, tels
ceux du CASNAV par exemple).
Ajoutons que le report de l’âge légal frapperait plus durement encore les femmes qui en
moyenne devraient travailler davantage pour accéder à une retraite sans décote.
Il faut constater qu’aucune réflexion véritablement sérieuse sur ces sujets n’a été lancée
dans l’Éducation nationale ce qui confirme, si cela était nécessaire, le caractère antisocial
des mesures annoncées par le gouvernement. La question du vieillissement au travail se
pose, y compris dans notre académie, et notre instance est déjà sollicitée par des collègues
en souffrance.
Force est de constater que la même méthode verticale et autoritaire a été encore une fois
utilisée par la suppression de la technologie en classe de 6°. Cette décision n’a été ni
présentée, ni discutée dans aucune instance de dialogue social avec les organisations
syndicales représentatives. Cette décision confirme que ce sont bien des logiques
budgétaires et de ressources humaines (suppressions d’emplois et pénurie de professeurs
de technologie) qui ont guidé cet arbitrage avant même toute considération pédagogique.
Cette disposition va mettre en danger les postes des collègues de technologie qui
pourraient se retrouver en complément de service dans un autre établissement, ou amenés
à effectuer des tâches autres que leur enseignement disciplinaire à la rentrée voire être
victimes d’une mesure de carte scolaire l’année suivante. Quelles mesures de prévention et
d’accompagnement ont été prises en amont pour éviter cela ? De plus dans la classe de 6°une heure de remédiation va être proposée aux élèves pour les accompagner en
mathématiques ou en français. Il est envisagé que des professeurs des écoles ou des
professeurs de collège puissent assurer cette heure. Là encore aucune concertation n’a été
mise en place.
Plus largement, les annonces éducatives sur les fondamentaux, sur les évaluations, sur la
réforme du collège, la voie pro … ainsi que la réalité quotidienne des réformes du lycée et
de Parcoursup, toutes ces annonces de modifications de notre métier sans que
l’organisation du travail soit interrogée entraînent une perte de sens, des questionnements,
des inquiétudes anxiogènes qui peuvent se transformer en risques psycho-sociaux.
Le travail ouvert par le CHSCTA doit se poursuivre dans cette nouvelle instance, qu’est la
FS du CSA-A. Et nous souhaitons faire en sorte que cette nouvelle instance profite de
toutes les avancées et des travaux qui ont été réalisés précédemment. La mise en place de
la formation spécialisée ne doit pas être l’occasion d’un affaiblissement du droit des
personnels, en diminuant les prérogatives de leurs représentants.
Nous continuerons, au sein de cette nouvelle Formation Spécialisée, à mener notre travail
de prévention des risques et de défense des conditions de travail des personnels.
Pour bien fonctionner, cette nouvelle instance doit pouvoir s’appuyer sur des engagements
forts de notre administration. C’est pourquoi nous vous demandons, Mme la Rectrice, de
vous engager à réunir cette instance au moins trois fois dans l’année en séance ordinaire.
Pour terminer, nous appelons les personnels de l’académie à continuer à se mobiliser
contre le projet de réforme des retraites de M. Macron et ce, notamment en se mettant en
grève jeudi et en rejoignant les manifestations de Saint Denis et Saint Pierre.