DÉCLARATION LIMINAIRE DE LA FSU LORS DU CSA du 2 juin

Le 31 mai, jour initialement prévu pour ce CSA, les organisations syndicales ont
unanimement refusé de siéger face au mépris du ministère qui a choisi une fois de plus le
passage en force pour imposer ses réformes.
Même si nous comprenons que le calendrier est contraint, nous regrettons d’être
convoqués la vieille pour le lendemain, ce qui pose à nombre d’entre nous, ainsi qu’à nos
établissements, écoles et services, des difficultés d’organisation.
Le conflit social sur les retraites n’est pas encore terminé et le président de la République
a décidé de s’attaquer à nouveau à l’Ecole.
Après avoir enterré son engagement, plusieurs fois réitéré pendant la campagne
présidentielle, d’une revalorisation inconditionnelle de 10% pour tous, Emmanuel Macron
cherche à profiter du déclassement salarial qui frappe nos métiers pour transformer en
profondeur le système éducatif en creusant toujours davantage les inégalités.
En effet, difficile de parler de revalorisation pour des mesures qui ne permettent même pas
de rattraper ce qui a été perdu ces dernières années, notamment du fait de l’inflation et du
gel du point d’indice.
Quant au Pacte, ce n’est pas une revalorisation. Il va uniquement conduire à un
alourdissement de la charge de travail des personnels alors que les enquêtes montrent
que la moitié des personnels est en état d’épuisement avancé. Nous sommes en profond
désaccord avec sa logique du « travailler plus et s’épuiser plus pour perdre moins ».
Pour la première fois, le ministère fait reposer de façon systémique des dispositifs et des
heures dues aux élèves sur le volontariat des personnels. Avec un grand cynisme, il
renvoie au niveau local les responsabilités des dysfonctionnements provoqués par ses
choix politiques.
Dans le contexte de négociation des nouveaux plans d’action Égalité professionnelle dans
notre ministère, où la demande sociale est forte, le Pacte aggrave les inégalités
femmes/hommes. De même, il écarte et inflige une double peine à tous les personnels les
plus fragiles (RQTH, parents isolés…….).
D’autre part, le Pacte va considérablement dégrader le fonctionnement des écoles et des
EPLE.
La FSU conteste le choix du déploiement des réformes à coup de pactes au risque de
traitements inéquitables des élèves dans le service public d’éducation. Cette stratégie est
démultipliée pour le lycée professionnel où le pacte est la courroie de transmission de la
réforme de la voie professionnelle dont l’objectif, en adaptant l’offre de formation aux
besoins de main-d’œuvre des entreprises locales, s’apparente à une privatisation. Face à
ce projet rétrograde, la FSU appelle l’ensemble des personnels à rester déterminé.es pour
les mobilisations à venir.
Nous rappelons aujourd’hui que nous refusons le Pacte et réclamons dans l’immédiat le
basculement du budget prévu dans celui alloué au Socle. Nous revendiquons de
véritables augmentations salariales en particulier par l’augmentation du point d’indice pourtous les personnels dans ce contexte de forte inflation. La FSU appelle les collègues à
refuser de signer le Pacte et soutiendra celles et ceux qui subiraient des pressions.
La FSU continuera à œuvrer pour la construction d’une campagne pour une école de la
réussite pour toutes et tous, en lien avec les usagers et usagères pour un service public
de qualité : mixité des établissements, baisse des effectifs de classe, recrutement de
personnels en nombre suffisant, retrait de la réforme de la voie pro, retour de la
technologie en 6ième, abandon du Pacte, du SNU, refus de toutes décentralisation,
déconcentration ou structuration en service de la santé à l’école.
Avec les confédérations et organisations syndicales interprofessionnelles, nous appelons
les personnels de l’Éducation nationale à être massivement en grève mardi 6 juin pour
exiger l’abrogation de la loi sur les retraites !